Seras tu la?
Si j'étais ton cheminAssis près du grand saule, au milieu du jardin
Comme à tes premiers jours, penché sur ton couffin
Quand je berçais tes rêves à la tombée du soir
J'essaie d'imaginer le cours de ton histoire
Les lignes de ta main, si j'étais ton chemin
Je me ferais discret dans l'ombre de tes pas
Pour t'aider à grandir et pour t'ouvrir la voie
Je serais la poussière qui s'envole à tes pieds
Un peu de mon bonheur qui colle à tes souliers
Je t'aimerais au point de te lâcher la main
Pour que tu sois le seul à choisir ton destin
A destiner ta route en puisant au hasard
Les raisons d'espérer et la force d'y croire
Si j'étais ton chemin, si j'étais ton chemin
Je construirais des ponts, des tunnels, des ouvrages
J'ouvrirais des sentiers partout sur ton passage
Pour que tu puisses aussi t'écarter quelquefois
Des pistes balisées qu'on a tracé pour toi
Je t'apprendrais les mots pour soigner les blessures
Les signes éparpillés le long de l'aventure
Pour te montrer le Nord quand tu te crois perdu
Les silences attendris de ceux qui ne sont plus
Mais qui tiendraient ta main, si j'étais ton chemin
J'irais cueillir ton rêve au plus fort de la nuit
Le planter dans la terre et l'inonder de pluie
De lumière et d'amour, au soleil de midi
Pour que tu rêves encore, chaque jour de ta vie
Je ne t'épargnerais ni le temps ni l'effort
Pour que tu sois debout devant les coups du sort
Solide et résistant face à l'adversité
Riche de ton courage et de ta liberté
Et je déposerais quelque part une pierre
Pour te laisser t'asseoir, offrir une prière
A tous ceux dont l'histoire t'a mené jusque-là
Et pour ceux qui suivront la trace de tes pas
Si j'étais ton chemin, si j'étais ton chemin
Et nous serions semblables aux bulles de savon
Qui font la route ensemble et puis qui se défont
Dans le même courant, chacun de son côté
Mais sans aucun désir, au fond, de s'éloigner
Puis, je m'effacerais comme un sentier se perd
En refaisant parfois le chemin à l'envers
J'aurais le sentiment d'avoir rempli mon rôle
Et je m'endormirais à l'ombre du grand saule
Où je berçais sans fin le début de ta vie
Au-delà des bonheurs partagés en commun
Saurais-je alors enfin si j'étais ton chemin ?
Si j'étais ton chemin ?
Deux enfants du Tamil NaduSur la terre du tsunami
Où la vague a tout englouti
Dans les rizières aux eaux salées
Il fallait tout recommencer
Deux enfants du Tamil Nadu
Face au mur d'écume et de boue
Ont dû croire en quelques secondes
Au début de la fin du monde
Et pourtant, la misère au cœur
On vous accueille en frères et sœurs
Dans les villages, en quelques mois
Le courage a repris ses droits
Dans les lagunes et sur les fleuves
On voit glisser les barques neuves
Des milliers de fleurs parfumées
S'amoncellent sur le marché
Les brahmanes ont béni le seuil
Des maisons de familles en deuil
Que les pêcheurs ont rebâties
Et puis les arbres ont refleuri
Deux enfants du Tamil Nadu
Les pieds dans l'eau jusqu'aux genoux
S'amusent à faire des ricochets
Ils commencent à parler français
Petits neveux du bout du monde
Vos peaux brunes sur nos peaux blondes
Se sont tatouées à tout jamais
Au-delà des chagrins secrets
Ici, le pire et le meilleur
Se mélangent dans les couleurs
Sous la soie des saris drapés
De douleur et de dignité
Et si l'espoir de liberté
Se heurte aux castes où ils sont nés
Devant les portes verrouillées
D'intouchables hérédités
Deux enfants du Tamil Nadu
N'ont plus rien mais vous offrent tout
Comme un trésor de l'univers
Ils ont pris la mort à revers
Sur la terre du tsunami
Peu à peu tout se reconstruit
Des horizons du monde entier
L'océan a vu se lever
Une vague d'humanité
{x2:}
Deux enfants du Tamil Nadu
N'ont plus rien mais vous offrent tout
Si j'entrais dans ton cœurJ'ai beau t'appartenir
Depuis longtemps déjà
Et connaître ta peau
Sur le bout de mes doigts
Les chemins de ta vie
Ont gardé leur mystère
Je te découvre encore
Et souvent je m'y perds
Si j'entrais dans ton cœur
J'y trouverais sans doute
Un curieux labyrinthe
Et des milliers de routes
Une carte du monde
Et des trésors cachés
Les visages de ceux
Que tu as tant aimés
Si j'entrais dans ton cœur
C'est que j'aurais trouvé
Une porte secrète
Un couloir dérobé
Une brèche où passait
La lumière par mégarde
Un instant de sommeil
Où tu baissais la garde
Si j'entrais par erreur
Dans ton cœur, une nuit
J'y passerais des heures
À caresser ta vie
À visionner le film
Des plus beaux souvenirs
À soigner tes blessures
Avec tes plus beaux rires
Des lambeaux de mes rêves
Entremêlés aux tiens
Les chagrins qui se lèvent
Aux lueurs du matin
Si j'entrais dans ton cœur
J'y verrais des tempêtes
Des jardins dévastés
Qui refleurissent en fête
Et des larmes de joie
Perlant comme des sources
Une étoile de mer
Voguant vers la Grande Ourse
Si j'entrais dans ton cœur
Sans y être invité
Je ferais en douceur
Le tour de tes pensées
De tes jardins secrets
Et dans ce que j'ignore
Je te découvrirais
Beaucoup plus belle encore
Tout au fond de ton cœur
Je trouverais le mien
Butinant sur tes fleurs
Le miel de mon destin
{x2:}
Alors, entre tes mains
Je pourrais m'endormir
Si j'entrais dans ton cœur
Pour ne plus en sortir
Sur le clavier du grand pianoDans le silence de la nuit
Je vois se dérouler ta vie
Sur un vieux film en noir et blanc
Avec tes sœurs et tes parents
Dans ce bonheur en harmonie
Leurs voix te parlent sans un bruit
Sur ces images un peu fragiles
Du temps où tout semblait facile
À quel instant le film se casse, ici
Alors que tout semblait écrit ?
Vers quels tumultes et quelles frayeurs, depuis
Aura pu t'entraîner la vie ?
À toujours fuir
Là où l'amour t'attire
Toujours partir
Vers le meilleur du pire
Tu veux t'enfuir
Là où l'amour t'aspire
Ouvrir tes ailes
Où le désir t'appelle
Sur le clavier du grand piano
Une musique et quelques mots
Ont dessiné ta vie entière
Avec ses ombres et ses lumières
De tes amours inachevées
Tu fais des images enchantées
Qui nous emportent avec douceur
Dans la violence et dans la peur
À quel endroit est-ce que tout casse un jour
Quand tu voudrais parler d'amour ?
Et peu importe de brûler ta vie
Comme un enfant au paradis
Tu dois partir
Là où le feu t'attire
Tu dois t'enfuir
Et ne plus revenir
Toujours partir
Là où l'amour t'aspire
Quitte à souffrir
Tu dois toujours t'enfuir
Entre les rires et les sanglots
Là où ton cœur cherche ses mots
Il reste tant d'amour à dire
Et de musique à nous offrir
Tu nous as fait voler si haut
En déposant sur ton tempo
Des oasis en plein désert
Et des printemps pour tout l'hiver
Dans le silence de la nuit
Je vois se dérouler ta vie
Enrubannée comme un cadeau
Sur le clavier du grand piano
Ma Terre humaineNous vivions comme des frères
Au village de notre enfance
Sur la place, on avait tout pour être heureux
Quand les femmes au marché
Ont porté des nouvelles de la guerre
Elles avaient, ce jour-là, des larmes
Plein les yeux
Que font les miens loin du pays ?
Pour quel enfer, quel Dieu ?
Et combien faudra-t-il encore de vies
À croiser le fer et le feu ?
Si on pouvait recommencer
Tout arrêter
Écrire l'Histoire à notre idée
Tout effacer
Et que reviennent au moins
Tous ceux qui sont trop loin
Qui sont partis pour rien
Poser les armes et vivre enfin
Redevenir humains
Quand les plaies sembleront fermées
Il restera pourtant
Au long des routes et sous les champs de blé
Tant de bombes à retardement
Pour les dégâts collatéraux
S'adresser au dernier bureau
Au comptoir des bonheurs perdus
Le guichet ne désemplit plus
Les chemins vers la liberté
Terrain miné
Sont jalonnés d'emprisonnés
De voix étouffées
Et de maisons désertes
Aux rues abandonnées
Dans des villages entiers
Des otages aux vies menacées
Pour leur couleur, leurs idées
Terre humaine,
Tous les hommes ont un rêve
À partager autour de toi
Ma Terre humaine,
Que tous tes peuples se lèvent
Et reviennent à la raison
Pour vivre ensemble dans la paix
Avec toi
Si on voulait tout commencer
Aujourd'hui
Bâtir le monde à notre idée
Trouver la paix qu'ils ont cherchée en vain
Qu'ils ont cherchée si loin
Pour nous offrir, un jour, enfin
Des lendemains
Sur la Terre
Sur ma Terre humaine
Nous vivions comme des frères
Au village de notre enfance
Sur la place, on avait tout pour être heureux
On avait tout pour être heureux
Heureux
Madame SévillaNotre école était rue Legendre
À huit heures, il fallait descendre
La maison, juste au coin en bas,
Ressemblait au château de Blois
Des gargouilles au bout des gouttières
La façade était tout en pierres
Et les balcons de fer forgé
En feuillages entrelacés
Le voisin au deuxième étage
Se plaignait beaucoup du tapage
Quand je jouais sur le piano
En marquant du pied le tempo
Sur la place, au bout du trottoir,
C'était la rue Léon Cosnard
Rien que le nom, c'était trop beau !
Ça nous faisait jusqu'au métro
Mais tout au fond dans ma mémoire
Il manquait un bout à l'histoire
D'autres images et d'autres lieux
Le passé semblait déjà vieux
Et puis un soir, tout près d'Avranches
Un vendredi ou un dimanche
Depuis la scène et côté cour
Je vous ai vue en contre-jour
J'ai reconnu, du haut des marches,
La silhouette et la démarche
Cinquante ans se sont envolés
Mon enfance a ressuscité
Vous aviez toujours fière allure
Des cheveux blancs jusqu'aux chaussures
J'aurais voulu vous embrasser
Mais j'étais trop intimidé
Je vous ai dit "Bonjour maîtresse"
Avec cette infinie tendresse
Que vous posiez entre nos mains
À l'école, tous les matins
C'était au cours préparatoire
Récitations et cours d'Histoire
C'était si loin mais d'un seul coup
Je me suis souvenu de tout
L'odeur des craies, les sacs de billes
Sous le préau, les cris des filles
Les bons points dans les boîtes en fer
Les pupitres avec nos affaires
J'ai pris votre bras pour descendre
Nous étions toujours rue Legendre
C'est pour vous seule que j'ai chanté
Ce soir-là, pour vous remercier
De ces riens, bonheurs ou bêtises
Qui vous forgent, qui vous construisent
Et vous restent comme un trésor
Qui se tait mais qui brille encore
Mes plus beaux souvenirs d'enfance
Dormaient là, dans votre silence
Je croyais les avoir perdus
Et soudain, vous êtes apparue
Votre regard, tout près d'Avranches
Un vendredi ou un dimanche
Dans la lumière de vos yeux bleus
Renouait le fil des jours heureux
Et puis un jour, c'est votre fille
Qui, de la part de la famille,
Nous a fait part de sa douleur
Vous étiez partie pour ailleurs
Le lendemain, de cette adresse
Parvenait un mot de tendresse
Comme un signe sur le chemin
Une lettre de votre main
Le bonheur de nos retrouvailles
N'aura duré qu'un feu de paille
En nous laissant sur le tableau
Un grand soleil comme un cadeau
Et dans le cœur, tout près d'Avranches,
Un vendredi ou un dimanche
Votre sourire et votre voix
Madame Jeanne Sévilla
FragileFragile
Tendre, rebelle et insoumise
Comme une fleur sur la banquise
Douloureuse à la moindre brise
Quand le froid souffle sur ton cœur
Perdue
Je te regarde qui avances
Les bras chargés de lourds silences
Entre la crainte et l'espérance
L'incertitude et la douleur
J'écoute
Sous les mots qu'on se dit tout bas
J'entends ceux que tu ne dis pas
Et qui se lisent quelquefois
Dans tes yeux qui ne pleurent pas
J'espère
Loin des nuages qui te hantent
Bulle de verre dans ta tourmente
À nouveau claire et transparente
Quand tu souris comme autrefois
Tu changes
Et pourtant tu restes la même
Tu ressembles aux fleurs que tu sèmes
Dans les yeux de ceux que tu aimes
D'un amour fidèle à ton cœur
Ton âme
Pétrie de larmes et de rires
Qui ne sait plus croire qu'au pire
Même quand tout semble nous dire
Que l'avenir tourne au meilleur
Secrète
Même au plus fort de la tempête
Sous le tumulte dans ta tête
Tu trouves encore un air de fête
Pour résister au vent qui mord
Blessée
Je voudrais tant pouvoir t'aider
T'ouvrir les bras, trouver des clés
Pour tout guérir, tout démêler
Te rassurer quand tu t'endors
Te suivre
Être présent à tes côtés
Comme un phare sur la jetée
Un repère pour te guider
Entre les peurs et les dangers
Pourtant
Je ne peux que te regarder
Sortir de l'eau et replonger
Au plus profond de tes pensées
Être père et t'accompagner
Fragile
Tendre, rebelle et insoumise
Comme une fleur sur la banquise
Courageuse à la moindre brise
Et quand le froid souffle plus fort
T'aimer
Comme on aime un enfant qui dort
Être une amarre dans tous tes ports
Sans pour autant monter à bord
T'aimer toutes voiles dehors
Elle ne dortElle ne dort
Que si tout s'est éteint au dehors
Quand plus rien ne menace et que tous sont à bord
Ceux qu'elle aime et les enfants d'abord
Quand elle dort
L'avenir prend racine en son corps
Vaincue par le sommeil sans lâcher le fil d'or
Qui la relie à tous ses trésors
Si elle veille
C'est pour ouvrir la route au soleil
Pour empêcher la nuit de troubler le destin
Qu'elle a bâti la veille, de ses mains
Dans ses rêves
Elle est face à la mer qui se lève
À la force des vents, des vagues et des embruns
Face aux choses auxquelles on ne peut rien
En éveil
Même au plus profond de son sommeil
Sentinelle à l'affût des bruits de l'univers
Elle garde son cœur entrouvert
Au silence
Le chagrin se change en espérance
À l'instant où elle sème une graine invisible
Et soudain, tout redevient possible
Elle s'apaise
Aux lueurs de la nuit qui s'achève
Une écharpe de brume accrochée à son rêve
Puis elle ouvre les yeux sur la grève
Au réveil
Elle dessine un sourire au soleil
Chaque soir, elle prépare un bonheur pour demain
Elle ne dort que si tout s'est éteint {x2}
Tu m'envolesTu n'es pas mon pays
Et pourtant c'est ici
Que je voudrais finir ma vie
Sur ton île où mes rêves
Ont choisi leur maison
Une montagne à l'horizon
Comme un arbre à la mer
Quand parfois je me perds
Le courant me ramène en arrière
Voyageur solitaire
Mes racines à l'envers
Partout, j'ai le mal de ta terre
J'ai les ailes et le cœur
D'un oiseau migrateur
Et mon vrai pays est ailleurs
J'ai besoin de sentir
Tes parfums m'envahir
Quand, la nuit, je décolle
Tu m'envoles
Voyageur imprudent
J'ai cueilli en passant
Deux pétales à ta rose des vents
Le premier pour partir
Effacer les frontières
Le second pour garder ta lumière
J'ai toujours avec moi
Tes visages et tes voix
Un chemin qui conduit vers toi
Une main de corail
Dans la mienne où que j'aille
Ton chant pour guider mes pas
Jusqu'au bout du voyage
Les oiseaux de passage
Restent fidèles à ton rivage
J'ai besoin de partir
Mais pour mieux revenir
Libéré sur parole
Quand tu m'envoles
J'ai du vent dans les veines
Et ton chant des sirènes
À la fois me libère et m'enchaîne
Naufragé volontaire
Sans barreaux ni barrières
J'ai l'âme à jamais prisonnière
J'ai les ailes et le cœur
D'un oiseau migrateur
Et mon vrai pays est ailleurs
J'ai besoin de sentir
Tes parfums m'envahir
Quand, la nuit, je décolle
Les deux pieds sur le sol
J'ai besoin de sentir
La fenêtre s'ouvrir
Libéré sur parole
Tu m'envoles
Comme un arbre à la mer
Voyageur solitaire
J'ai le mal de ta terre
Libéré sur parole
Quand la nuit je décolle
Les deux pieds sur le sol
Tu m'envoles
Les amours fanéesQuand je vois des amours faner
Ou finir avant d'être nées
Les amants s'abandonner
J'ai du mal à m'imaginer
Qu'après tant de bonheurs passés
On vienne à se déchirer
À tout inverser, passer
Le futur à l'imparfait
Douleur et douceur enchevêtrées
Et regarder, blessé
L'avenir se refermer
Faire le deuil du temps cassé
Nos mots tendres ont un goût amer
Sous les cendres du feu d'hier
Quand il n'y a plus rien à faire
Qu'à rêver d'un nouveau départ
Rassembler les morceaux d'histoire
Pour renouer le fil de nos mémoires
Ou tout effacer, blessé
S'endormir sans oublier
Douleur et douceur enchevêtrées
Et s'en aller, brisé
Comme les feuilles au vent glacé
Faire le deuil du temps cassé
Un jour à l'endroit
Un jour à l'enfer
Il en faut si peu parfois
Pour tout défaire
Quelquefois pourtant
Il suffit d'un mot
Pour tout refaire
Quand je vois des amours faner
Ou finir avant d'être nées
J' voudrais ne jamais te quitter {x2}
La note bleueLa note bleue
Tu l'as trouvée sans le savoir
Dans ton espoir
Parfois la note était bleu-noir
Parfois vieux rose
Comme ta ville
Et le bonheur de la revoir
Sous l'émotion
Les mots qui parlent d'un seul trait
Comme un portrait
Les mots qui jonglent entre les mains
De tes amis les musiciens
Qui trouvent enfin l'accord divin
Comme un parfum
Toulouse
Les mots qui jazzent, les mots qui blues
Entre Alcatraz et Moody Blues
Accord des mots qui jouent avec le corps
Des mots qui dansent avec la mort
La note bleue
Comme un mineur cherche une pierre
À l'eau plus claire
Le diamant bleu dans la rivière
Qui fera chanter toute la Terre
Sous les reflets de sa lumière
Dans son mystère
Une œuvre
Reste encore inachevée
Tant qu'on n'a pas à son chevet
Trouvé celle dont on a toujours rêvé
Tu n'as cessé de la chercher
Le mot juste, la note bleue
C'est ce que tu as fait de mieux
À la pointe de ton accent
Et du sommet de ton Montblanc
Ta vie cousue
D'un fil ténu qui n'a tenu
Que dans l'espoir
De trouver l'amour pur qui dure
Et dans la quête d'un secret
Le mot juste, l'accord parfait
Repose
Dans l'amour de ta ville rose
Où la relève éclose explose
Tu peux dormir en paix sans un regret
Ici, nul n'oubliera jamais
Le mot juste, la note bleue
Ce que tu as fait de mieux
À la pointe de ton accent
Et du sommet de ton Montblanc
Le mot juste, l'accord parfait
Se sont croisés dans tes couplets
Comme à l'horizon sur la mer
L'instant précis du rayon vert
Étrange
Cette impression d'avoir un ange
Un frère de plume universel
Et de rechercher la même étincelle
De langue d'Oc en langue belle
La note bleue, le mot juste
En accord parfait
Où vis-tu Pauline ?Où vis-tu, Pauline, à présent ?
Est-ce que tu t'appelles autrement ?
Quatre fois les roses ont fleuri
Depuis que tu n'as plus écrit
Ta maison reste inoccupée
Comme ta place à nos côtés
Bien souvent tu nous as manqué
Ton silence a laissé les clefs
Au village ici, tout va bien
Hélène y croit de moins en moins
Mais elle prépare encore pourtant
L'anniversaire pour les enfants
Comment fait-on pour retrouver
Quelqu'un qui veut vivre caché
Pour échapper à son passé
Quand nul n'a pu la protéger ?
Les femmes ont-elles une autre issue
Quand elles sont menacées, battues
Que de se fondre dans la nuit
Pour espérer rester en vie ?
Mais peut-être aurait-il suffi
Qu'on regarde d'un peu plus près ta vie
Tu as résisté, combattu
Assumé, fait face et tenu
Devant la honte et la souffrance
Jusque dans l'indicible outrance
Tu t'étais presque résignée
Lorsque la mort s'est approchée
Il s'en est fallu d'un instant
Mais pour l'amour de tes enfants
Tu as appelé au secours
En supposant, dans ce recours,
Que ton calvaire allait finir
Mais le pire était à venir
Et c'est toi qui as dû t'enfuir
En laissant là tes souvenirs
Couper les ponts vers le présent
T'arracher à ta vie d'avant
Abandonner tous tes amis
Les protéger peut-être aussi
Contre la violence ordinaire
Sans que quiconque ait rien pu faire
Pour toi-même et pour les petits
Exposés à la peur ici
Disparaître était ta seule chance
Pour continuer votre existence
Où vis-tu, Pauline, à présent ?
Fais-nous signe si tu m'entends
Quatre fois les roses ont fané
Depuis que tu nous as quittés
Ta maison reste inoccupée
Comme ta place à nos côtés
Bien souvent tu nous as manqué
La violence a laissé les clefs
Mais sans doute aurait-il suffi
Qu'on regarde d'un peu plus près ta vie
Попутно нашла сайтик, который все уже и так нашли давно, наверное
fr.lyrics-copy.com
Comme à tes premiers jours, penché sur ton couffin
Quand je berçais tes rêves à la tombée du soir
J'essaie d'imaginer le cours de ton histoire
Les lignes de ta main, si j'étais ton chemin
Je me ferais discret dans l'ombre de tes pas
Pour t'aider à grandir et pour t'ouvrir la voie
Je serais la poussière qui s'envole à tes pieds
Un peu de mon bonheur qui colle à tes souliers
Je t'aimerais au point de te lâcher la main
Pour que tu sois le seul à choisir ton destin
A destiner ta route en puisant au hasard
Les raisons d'espérer et la force d'y croire
Si j'étais ton chemin, si j'étais ton chemin
Je construirais des ponts, des tunnels, des ouvrages
J'ouvrirais des sentiers partout sur ton passage
Pour que tu puisses aussi t'écarter quelquefois
Des pistes balisées qu'on a tracé pour toi
Je t'apprendrais les mots pour soigner les blessures
Les signes éparpillés le long de l'aventure
Pour te montrer le Nord quand tu te crois perdu
Les silences attendris de ceux qui ne sont plus
Mais qui tiendraient ta main, si j'étais ton chemin
J'irais cueillir ton rêve au plus fort de la nuit
Le planter dans la terre et l'inonder de pluie
De lumière et d'amour, au soleil de midi
Pour que tu rêves encore, chaque jour de ta vie
Je ne t'épargnerais ni le temps ni l'effort
Pour que tu sois debout devant les coups du sort
Solide et résistant face à l'adversité
Riche de ton courage et de ta liberté
Et je déposerais quelque part une pierre
Pour te laisser t'asseoir, offrir une prière
A tous ceux dont l'histoire t'a mené jusque-là
Et pour ceux qui suivront la trace de tes pas
Si j'étais ton chemin, si j'étais ton chemin
Et nous serions semblables aux bulles de savon
Qui font la route ensemble et puis qui se défont
Dans le même courant, chacun de son côté
Mais sans aucun désir, au fond, de s'éloigner
Puis, je m'effacerais comme un sentier se perd
En refaisant parfois le chemin à l'envers
J'aurais le sentiment d'avoir rempli mon rôle
Et je m'endormirais à l'ombre du grand saule
Où je berçais sans fin le début de ta vie
Au-delà des bonheurs partagés en commun
Saurais-je alors enfin si j'étais ton chemin ?
Si j'étais ton chemin ?
Deux enfants du Tamil NaduSur la terre du tsunami
Où la vague a tout englouti
Dans les rizières aux eaux salées
Il fallait tout recommencer
Deux enfants du Tamil Nadu
Face au mur d'écume et de boue
Ont dû croire en quelques secondes
Au début de la fin du monde
Et pourtant, la misère au cœur
On vous accueille en frères et sœurs
Dans les villages, en quelques mois
Le courage a repris ses droits
Dans les lagunes et sur les fleuves
On voit glisser les barques neuves
Des milliers de fleurs parfumées
S'amoncellent sur le marché
Les brahmanes ont béni le seuil
Des maisons de familles en deuil
Que les pêcheurs ont rebâties
Et puis les arbres ont refleuri
Deux enfants du Tamil Nadu
Les pieds dans l'eau jusqu'aux genoux
S'amusent à faire des ricochets
Ils commencent à parler français
Petits neveux du bout du monde
Vos peaux brunes sur nos peaux blondes
Se sont tatouées à tout jamais
Au-delà des chagrins secrets
Ici, le pire et le meilleur
Se mélangent dans les couleurs
Sous la soie des saris drapés
De douleur et de dignité
Et si l'espoir de liberté
Se heurte aux castes où ils sont nés
Devant les portes verrouillées
D'intouchables hérédités
Deux enfants du Tamil Nadu
N'ont plus rien mais vous offrent tout
Comme un trésor de l'univers
Ils ont pris la mort à revers
Sur la terre du tsunami
Peu à peu tout se reconstruit
Des horizons du monde entier
L'océan a vu se lever
Une vague d'humanité
{x2:}
Deux enfants du Tamil Nadu
N'ont plus rien mais vous offrent tout
Si j'entrais dans ton cœurJ'ai beau t'appartenir
Depuis longtemps déjà
Et connaître ta peau
Sur le bout de mes doigts
Les chemins de ta vie
Ont gardé leur mystère
Je te découvre encore
Et souvent je m'y perds
Si j'entrais dans ton cœur
J'y trouverais sans doute
Un curieux labyrinthe
Et des milliers de routes
Une carte du monde
Et des trésors cachés
Les visages de ceux
Que tu as tant aimés
Si j'entrais dans ton cœur
C'est que j'aurais trouvé
Une porte secrète
Un couloir dérobé
Une brèche où passait
La lumière par mégarde
Un instant de sommeil
Où tu baissais la garde
Si j'entrais par erreur
Dans ton cœur, une nuit
J'y passerais des heures
À caresser ta vie
À visionner le film
Des plus beaux souvenirs
À soigner tes blessures
Avec tes plus beaux rires
Des lambeaux de mes rêves
Entremêlés aux tiens
Les chagrins qui se lèvent
Aux lueurs du matin
Si j'entrais dans ton cœur
J'y verrais des tempêtes
Des jardins dévastés
Qui refleurissent en fête
Et des larmes de joie
Perlant comme des sources
Une étoile de mer
Voguant vers la Grande Ourse
Si j'entrais dans ton cœur
Sans y être invité
Je ferais en douceur
Le tour de tes pensées
De tes jardins secrets
Et dans ce que j'ignore
Je te découvrirais
Beaucoup plus belle encore
Tout au fond de ton cœur
Je trouverais le mien
Butinant sur tes fleurs
Le miel de mon destin
{x2:}
Alors, entre tes mains
Je pourrais m'endormir
Si j'entrais dans ton cœur
Pour ne plus en sortir
Sur le clavier du grand pianoDans le silence de la nuit
Je vois se dérouler ta vie
Sur un vieux film en noir et blanc
Avec tes sœurs et tes parents
Dans ce bonheur en harmonie
Leurs voix te parlent sans un bruit
Sur ces images un peu fragiles
Du temps où tout semblait facile
À quel instant le film se casse, ici
Alors que tout semblait écrit ?
Vers quels tumultes et quelles frayeurs, depuis
Aura pu t'entraîner la vie ?
À toujours fuir
Là où l'amour t'attire
Toujours partir
Vers le meilleur du pire
Tu veux t'enfuir
Là où l'amour t'aspire
Ouvrir tes ailes
Où le désir t'appelle
Sur le clavier du grand piano
Une musique et quelques mots
Ont dessiné ta vie entière
Avec ses ombres et ses lumières
De tes amours inachevées
Tu fais des images enchantées
Qui nous emportent avec douceur
Dans la violence et dans la peur
À quel endroit est-ce que tout casse un jour
Quand tu voudrais parler d'amour ?
Et peu importe de brûler ta vie
Comme un enfant au paradis
Tu dois partir
Là où le feu t'attire
Tu dois t'enfuir
Et ne plus revenir
Toujours partir
Là où l'amour t'aspire
Quitte à souffrir
Tu dois toujours t'enfuir
Entre les rires et les sanglots
Là où ton cœur cherche ses mots
Il reste tant d'amour à dire
Et de musique à nous offrir
Tu nous as fait voler si haut
En déposant sur ton tempo
Des oasis en plein désert
Et des printemps pour tout l'hiver
Dans le silence de la nuit
Je vois se dérouler ta vie
Enrubannée comme un cadeau
Sur le clavier du grand piano
Ma Terre humaineNous vivions comme des frères
Au village de notre enfance
Sur la place, on avait tout pour être heureux
Quand les femmes au marché
Ont porté des nouvelles de la guerre
Elles avaient, ce jour-là, des larmes
Plein les yeux
Que font les miens loin du pays ?
Pour quel enfer, quel Dieu ?
Et combien faudra-t-il encore de vies
À croiser le fer et le feu ?
Si on pouvait recommencer
Tout arrêter
Écrire l'Histoire à notre idée
Tout effacer
Et que reviennent au moins
Tous ceux qui sont trop loin
Qui sont partis pour rien
Poser les armes et vivre enfin
Redevenir humains
Quand les plaies sembleront fermées
Il restera pourtant
Au long des routes et sous les champs de blé
Tant de bombes à retardement
Pour les dégâts collatéraux
S'adresser au dernier bureau
Au comptoir des bonheurs perdus
Le guichet ne désemplit plus
Les chemins vers la liberté
Terrain miné
Sont jalonnés d'emprisonnés
De voix étouffées
Et de maisons désertes
Aux rues abandonnées
Dans des villages entiers
Des otages aux vies menacées
Pour leur couleur, leurs idées
Terre humaine,
Tous les hommes ont un rêve
À partager autour de toi
Ma Terre humaine,
Que tous tes peuples se lèvent
Et reviennent à la raison
Pour vivre ensemble dans la paix
Avec toi
Si on voulait tout commencer
Aujourd'hui
Bâtir le monde à notre idée
Trouver la paix qu'ils ont cherchée en vain
Qu'ils ont cherchée si loin
Pour nous offrir, un jour, enfin
Des lendemains
Sur la Terre
Sur ma Terre humaine
Nous vivions comme des frères
Au village de notre enfance
Sur la place, on avait tout pour être heureux
On avait tout pour être heureux
Heureux
Madame SévillaNotre école était rue Legendre
À huit heures, il fallait descendre
La maison, juste au coin en bas,
Ressemblait au château de Blois
Des gargouilles au bout des gouttières
La façade était tout en pierres
Et les balcons de fer forgé
En feuillages entrelacés
Le voisin au deuxième étage
Se plaignait beaucoup du tapage
Quand je jouais sur le piano
En marquant du pied le tempo
Sur la place, au bout du trottoir,
C'était la rue Léon Cosnard
Rien que le nom, c'était trop beau !
Ça nous faisait jusqu'au métro
Mais tout au fond dans ma mémoire
Il manquait un bout à l'histoire
D'autres images et d'autres lieux
Le passé semblait déjà vieux
Et puis un soir, tout près d'Avranches
Un vendredi ou un dimanche
Depuis la scène et côté cour
Je vous ai vue en contre-jour
J'ai reconnu, du haut des marches,
La silhouette et la démarche
Cinquante ans se sont envolés
Mon enfance a ressuscité
Vous aviez toujours fière allure
Des cheveux blancs jusqu'aux chaussures
J'aurais voulu vous embrasser
Mais j'étais trop intimidé
Je vous ai dit "Bonjour maîtresse"
Avec cette infinie tendresse
Que vous posiez entre nos mains
À l'école, tous les matins
C'était au cours préparatoire
Récitations et cours d'Histoire
C'était si loin mais d'un seul coup
Je me suis souvenu de tout
L'odeur des craies, les sacs de billes
Sous le préau, les cris des filles
Les bons points dans les boîtes en fer
Les pupitres avec nos affaires
J'ai pris votre bras pour descendre
Nous étions toujours rue Legendre
C'est pour vous seule que j'ai chanté
Ce soir-là, pour vous remercier
De ces riens, bonheurs ou bêtises
Qui vous forgent, qui vous construisent
Et vous restent comme un trésor
Qui se tait mais qui brille encore
Mes plus beaux souvenirs d'enfance
Dormaient là, dans votre silence
Je croyais les avoir perdus
Et soudain, vous êtes apparue
Votre regard, tout près d'Avranches
Un vendredi ou un dimanche
Dans la lumière de vos yeux bleus
Renouait le fil des jours heureux
Et puis un jour, c'est votre fille
Qui, de la part de la famille,
Nous a fait part de sa douleur
Vous étiez partie pour ailleurs
Le lendemain, de cette adresse
Parvenait un mot de tendresse
Comme un signe sur le chemin
Une lettre de votre main
Le bonheur de nos retrouvailles
N'aura duré qu'un feu de paille
En nous laissant sur le tableau
Un grand soleil comme un cadeau
Et dans le cœur, tout près d'Avranches,
Un vendredi ou un dimanche
Votre sourire et votre voix
Madame Jeanne Sévilla
FragileFragile
Tendre, rebelle et insoumise
Comme une fleur sur la banquise
Douloureuse à la moindre brise
Quand le froid souffle sur ton cœur
Perdue
Je te regarde qui avances
Les bras chargés de lourds silences
Entre la crainte et l'espérance
L'incertitude et la douleur
J'écoute
Sous les mots qu'on se dit tout bas
J'entends ceux que tu ne dis pas
Et qui se lisent quelquefois
Dans tes yeux qui ne pleurent pas
J'espère
Loin des nuages qui te hantent
Bulle de verre dans ta tourmente
À nouveau claire et transparente
Quand tu souris comme autrefois
Tu changes
Et pourtant tu restes la même
Tu ressembles aux fleurs que tu sèmes
Dans les yeux de ceux que tu aimes
D'un amour fidèle à ton cœur
Ton âme
Pétrie de larmes et de rires
Qui ne sait plus croire qu'au pire
Même quand tout semble nous dire
Que l'avenir tourne au meilleur
Secrète
Même au plus fort de la tempête
Sous le tumulte dans ta tête
Tu trouves encore un air de fête
Pour résister au vent qui mord
Blessée
Je voudrais tant pouvoir t'aider
T'ouvrir les bras, trouver des clés
Pour tout guérir, tout démêler
Te rassurer quand tu t'endors
Te suivre
Être présent à tes côtés
Comme un phare sur la jetée
Un repère pour te guider
Entre les peurs et les dangers
Pourtant
Je ne peux que te regarder
Sortir de l'eau et replonger
Au plus profond de tes pensées
Être père et t'accompagner
Fragile
Tendre, rebelle et insoumise
Comme une fleur sur la banquise
Courageuse à la moindre brise
Et quand le froid souffle plus fort
T'aimer
Comme on aime un enfant qui dort
Être une amarre dans tous tes ports
Sans pour autant monter à bord
T'aimer toutes voiles dehors
Elle ne dortElle ne dort
Que si tout s'est éteint au dehors
Quand plus rien ne menace et que tous sont à bord
Ceux qu'elle aime et les enfants d'abord
Quand elle dort
L'avenir prend racine en son corps
Vaincue par le sommeil sans lâcher le fil d'or
Qui la relie à tous ses trésors
Si elle veille
C'est pour ouvrir la route au soleil
Pour empêcher la nuit de troubler le destin
Qu'elle a bâti la veille, de ses mains
Dans ses rêves
Elle est face à la mer qui se lève
À la force des vents, des vagues et des embruns
Face aux choses auxquelles on ne peut rien
En éveil
Même au plus profond de son sommeil
Sentinelle à l'affût des bruits de l'univers
Elle garde son cœur entrouvert
Au silence
Le chagrin se change en espérance
À l'instant où elle sème une graine invisible
Et soudain, tout redevient possible
Elle s'apaise
Aux lueurs de la nuit qui s'achève
Une écharpe de brume accrochée à son rêve
Puis elle ouvre les yeux sur la grève
Au réveil
Elle dessine un sourire au soleil
Chaque soir, elle prépare un bonheur pour demain
Elle ne dort que si tout s'est éteint {x2}
Tu m'envolesTu n'es pas mon pays
Et pourtant c'est ici
Que je voudrais finir ma vie
Sur ton île où mes rêves
Ont choisi leur maison
Une montagne à l'horizon
Comme un arbre à la mer
Quand parfois je me perds
Le courant me ramène en arrière
Voyageur solitaire
Mes racines à l'envers
Partout, j'ai le mal de ta terre
J'ai les ailes et le cœur
D'un oiseau migrateur
Et mon vrai pays est ailleurs
J'ai besoin de sentir
Tes parfums m'envahir
Quand, la nuit, je décolle
Tu m'envoles
Voyageur imprudent
J'ai cueilli en passant
Deux pétales à ta rose des vents
Le premier pour partir
Effacer les frontières
Le second pour garder ta lumière
J'ai toujours avec moi
Tes visages et tes voix
Un chemin qui conduit vers toi
Une main de corail
Dans la mienne où que j'aille
Ton chant pour guider mes pas
Jusqu'au bout du voyage
Les oiseaux de passage
Restent fidèles à ton rivage
J'ai besoin de partir
Mais pour mieux revenir
Libéré sur parole
Quand tu m'envoles
J'ai du vent dans les veines
Et ton chant des sirènes
À la fois me libère et m'enchaîne
Naufragé volontaire
Sans barreaux ni barrières
J'ai l'âme à jamais prisonnière
J'ai les ailes et le cœur
D'un oiseau migrateur
Et mon vrai pays est ailleurs
J'ai besoin de sentir
Tes parfums m'envahir
Quand, la nuit, je décolle
Les deux pieds sur le sol
J'ai besoin de sentir
La fenêtre s'ouvrir
Libéré sur parole
Tu m'envoles
Comme un arbre à la mer
Voyageur solitaire
J'ai le mal de ta terre
Libéré sur parole
Quand la nuit je décolle
Les deux pieds sur le sol
Tu m'envoles
Les amours fanéesQuand je vois des amours faner
Ou finir avant d'être nées
Les amants s'abandonner
J'ai du mal à m'imaginer
Qu'après tant de bonheurs passés
On vienne à se déchirer
À tout inverser, passer
Le futur à l'imparfait
Douleur et douceur enchevêtrées
Et regarder, blessé
L'avenir se refermer
Faire le deuil du temps cassé
Nos mots tendres ont un goût amer
Sous les cendres du feu d'hier
Quand il n'y a plus rien à faire
Qu'à rêver d'un nouveau départ
Rassembler les morceaux d'histoire
Pour renouer le fil de nos mémoires
Ou tout effacer, blessé
S'endormir sans oublier
Douleur et douceur enchevêtrées
Et s'en aller, brisé
Comme les feuilles au vent glacé
Faire le deuil du temps cassé
Un jour à l'endroit
Un jour à l'enfer
Il en faut si peu parfois
Pour tout défaire
Quelquefois pourtant
Il suffit d'un mot
Pour tout refaire
Quand je vois des amours faner
Ou finir avant d'être nées
J' voudrais ne jamais te quitter {x2}
La note bleueLa note bleue
Tu l'as trouvée sans le savoir
Dans ton espoir
Parfois la note était bleu-noir
Parfois vieux rose
Comme ta ville
Et le bonheur de la revoir
Sous l'émotion
Les mots qui parlent d'un seul trait
Comme un portrait
Les mots qui jonglent entre les mains
De tes amis les musiciens
Qui trouvent enfin l'accord divin
Comme un parfum
Toulouse
Les mots qui jazzent, les mots qui blues
Entre Alcatraz et Moody Blues
Accord des mots qui jouent avec le corps
Des mots qui dansent avec la mort
La note bleue
Comme un mineur cherche une pierre
À l'eau plus claire
Le diamant bleu dans la rivière
Qui fera chanter toute la Terre
Sous les reflets de sa lumière
Dans son mystère
Une œuvre
Reste encore inachevée
Tant qu'on n'a pas à son chevet
Trouvé celle dont on a toujours rêvé
Tu n'as cessé de la chercher
Le mot juste, la note bleue
C'est ce que tu as fait de mieux
À la pointe de ton accent
Et du sommet de ton Montblanc
Ta vie cousue
D'un fil ténu qui n'a tenu
Que dans l'espoir
De trouver l'amour pur qui dure
Et dans la quête d'un secret
Le mot juste, l'accord parfait
Repose
Dans l'amour de ta ville rose
Où la relève éclose explose
Tu peux dormir en paix sans un regret
Ici, nul n'oubliera jamais
Le mot juste, la note bleue
Ce que tu as fait de mieux
À la pointe de ton accent
Et du sommet de ton Montblanc
Le mot juste, l'accord parfait
Se sont croisés dans tes couplets
Comme à l'horizon sur la mer
L'instant précis du rayon vert
Étrange
Cette impression d'avoir un ange
Un frère de plume universel
Et de rechercher la même étincelle
De langue d'Oc en langue belle
La note bleue, le mot juste
En accord parfait
Où vis-tu Pauline ?Où vis-tu, Pauline, à présent ?
Est-ce que tu t'appelles autrement ?
Quatre fois les roses ont fleuri
Depuis que tu n'as plus écrit
Ta maison reste inoccupée
Comme ta place à nos côtés
Bien souvent tu nous as manqué
Ton silence a laissé les clefs
Au village ici, tout va bien
Hélène y croit de moins en moins
Mais elle prépare encore pourtant
L'anniversaire pour les enfants
Comment fait-on pour retrouver
Quelqu'un qui veut vivre caché
Pour échapper à son passé
Quand nul n'a pu la protéger ?
Les femmes ont-elles une autre issue
Quand elles sont menacées, battues
Que de se fondre dans la nuit
Pour espérer rester en vie ?
Mais peut-être aurait-il suffi
Qu'on regarde d'un peu plus près ta vie
Tu as résisté, combattu
Assumé, fait face et tenu
Devant la honte et la souffrance
Jusque dans l'indicible outrance
Tu t'étais presque résignée
Lorsque la mort s'est approchée
Il s'en est fallu d'un instant
Mais pour l'amour de tes enfants
Tu as appelé au secours
En supposant, dans ce recours,
Que ton calvaire allait finir
Mais le pire était à venir
Et c'est toi qui as dû t'enfuir
En laissant là tes souvenirs
Couper les ponts vers le présent
T'arracher à ta vie d'avant
Abandonner tous tes amis
Les protéger peut-être aussi
Contre la violence ordinaire
Sans que quiconque ait rien pu faire
Pour toi-même et pour les petits
Exposés à la peur ici
Disparaître était ta seule chance
Pour continuer votre existence
Où vis-tu, Pauline, à présent ?
Fais-nous signe si tu m'entends
Quatre fois les roses ont fané
Depuis que tu nous as quittés
Ta maison reste inoccupée
Comme ta place à nos côtés
Bien souvent tu nous as manqué
La violence a laissé les clefs
Mais sans doute aurait-il suffi
Qu'on regarde d'un peu plus près ta vie
Попутно нашла сайтик, который все уже и так нашли давно, наверное
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